STAR
Bonne fée,
Très tôt de son berceau,
S’était absentée.
Délaissé,
La deveine illico
L’avait épinglé.
Crocodiles, serpents, squelettes volants
Attendaient patiemment
L’abandon de l’enfant à la nuit..., sous le lit!
Héritier
De tant et tant de maux
Comment résilier ?
Sacrifié,
Pauvre petit marmot,
Fallait oublier.
Nul besoin de lune rousse
Pour voir le diable à ses trousses!
Béquillards dans le placard, veilleuse obligatoire
Sinon aïe, non! pas le noir, non!
Sinon aïe, non! pas le soir, non!
Sinon aïe, non! pas le noir...
STAR a peur de tout, absolument tout,
Retrouver la lumière debout, c’est tout,
STAR a peur de tout.
«Vous! passez devant, après vous!»
STAR a peur de tout!
Effleurer la lumière debout, c’est tout,
STAR a peur de tout!
Ennemi des astres,
Les autres...
Lui étaient devenus étrangers.
Infini désastre,
La vie,
Il s’en allait bientôt déserter.
Dans le grand hall, on l’attend,
Ça résonne dedans,
STAR part en courant.
Sinon aïe, non! pas le noir, non!
Sinon aïe, non! pas le soir, non!
Sinon aïe! non! pas le noir...
Oublié des dieux
C’est le caveau
Lui qu’il attendait.
Pardonner?
A qui? oui s’il le faut!
Pour quelle destinée?
L’homme devant, lui demande gentiment:
«Entrez, ils sont impatients!
Que craignez-vous, après tout?!»
Aïe, non! pas le noir, non...
Aïe, non! pas le soir, non…
Sinon aïe! non! pas le noir...
Alors comme le timide devenu excentrique,
STAR sera aventurier,
Explorateur de plateaux par contradiction,
Capteur et traqueur de lumière par addiction.
Paniqué chronique au destin tragique,
C’est sous les spotlight que finira l’aventurier contrarié!
STAR a peur de tout, absolument tout,
Retrouver la lumière debout,
STAR a peur de tout!
«Vous! passez devant, après vous!»
STAR a peur de tout!
Effleurer la lumière debout, c’est tout,
STAR a peur de tout!
Paroles et musique: Aline Chevalier
PIEDS-PLUMES
Croire au poème sinon rien,
Les pieds devenus plumes.
Douce circonférence:
Elle s’écrira l’histoire.
Xakpanya viviwo
Ne amede mu xo wo djio
A se vivi na agbea?
Afo nye wo fo
Sigbe xe be fuwo nene
Ye wo le zozro o
Wo yi wo gbo na
Paroles: Aline Chevalier
Traduction en mina: Rose Akakpo
Musique: Gilles Belouin
SCHUBERT A LA MER
C’est l’histoire de François,
Diogène moderne
Ce n’est pas dans un tonneau qu’il vit,
Mais dans son piano
Piano à roulettes,
Flanqué de son épuisette,
A vot’ bon cœur messieurs dames
La pêche est ouverte
Pour Rachmaninov et Schubert
C’est l’histoire de François,
Diogène moderne
Ce n’est pas dans un tonneau qu’il vit,
Mais dans son piano
Studio portatif,
Poussé, traîné sur les pavés.
Chut! les mouettes, ça va commencer
Schuman au bout de la jetée!
Concert sur la dune,
Vue sur mer obligatoire
Pour Debussy et son «Clair de lune»,
A la frontale le soir
C’est l’histoire de François,
Diogène moderne
Ce n’est pas dans un tonneau qu’il vit,
Mais dans un piano
Scarlatti, Diabelli, Clémenti, Kabalevski, Stravinsky,
Lutoslawski, Tchaïkovski, Moussorgski et Rossini,
Tout ce petit monde réuni
Sur les plages de Calvi
Martinu les pieds nus,
Sonate sur la divate,
Khatchatourian les cheveux aux vents,
Villa-lobos soleil dans le dos!
Studio portatif,
Poussé, traîné sur les pavés.
Chut! les mouettes, ça va commencer
Mozart au bout de la jetée!
La manche gagnée,
Se trouver de quoi manger,
Se baigner, danser, jouer et rêver
Et demain... RECOMMENCER!!!
Paroles: Aline Chevalier
Musique: Aline Chevalier & Gilles Belouin
RIRE A LA LUNE
Respire par le fil ténu
De la passion,
Oblige le fruit,
Quitte la fleur.
Hurle à la nuit,
Ulule!
Les morts sont là.
Ils te regardent,
T’attendent,
Tu es prête!
Née une deuxième fois
La mort était là
La mort,
Le fleuve a rendu sa perle.
Rire à la lune
Sur le dos de la chouette
Paroles et musique: Aline Chevalier
Arrangements: Aline Chevalier & Gilles Belouin
DEPUIS TOI
Depuis toi
Je suis remplie de cheveux longs
D’hivers bouclés noirs noisette
Depuis toi
J’apprends le vide des saisons
Printemps joufflus
Amers bourgeons
Renaître à qui, à quoi, à qui, à quoi?
Tu n’es pas là
Eté tenace
Tes traces serpentent
Invisibles
Dans mes courbes
Espérer
L’automne
Ou ne pas décrocher le téléphone?
Depuis toi
J’apprends le vide des saisons
Paroles et musique: Aline Chevalier
Arrangements: Gilles Belouin
LE MYTHE DE L’ÉCORCHÉ
De noir vêtu, il ostente un regard sombre et grave:
La vie c’est plus difficile pour lui! LA VIE
Parce que, vous comprenez:
«S’en est assez!»
«C’est insensé!»
«Il faut cesser!»
Et ressasser et ressasser!
Sourcils froncés, poings serrés, tout resserré,
Il dénonce, renonce, annonce,... la FIN
Toutes griffes dehors,
Notre écorché désincarné
Ignore,
Dévore,
Essore,
Déshonore...
Monsieur s’ennuie,
Monsieur se fuit,
Monsieur oublie,
Oublie l’étoile,
Guirlande aux milles épices,
Et les mémoires sucrées d’avant de se faner...
Notre champion du flegme et du déséquilibre,
La vie en aversion,
PENSE lui!
Les cernes de notre hyperactif émotionnel,
Nostalgie, cynisme et goût du drame en bandoulière,
Accable le reflet du miroir matinal.
Cioran à son chevet, le protège de lendemains trop lumineux.
Tel Atlas, il porte le fardeau de son quotidien.
Continent d’insatisfactions sévères,
Echec et mat sans adversaire,
Malédiction revendiquée,
Malheur irréversible auto proclamé!
Tout conspire a diminué notre héros en proie à l’infortune.
Il aime alors à citer Nietzsche à l’exhibitionniste bienheureux:
«Quoi, un grand homme?
Je ne vois là que le comédien de son propre idéal»
Monsieur s’ennuie,
Monsieur se fuit,
Monsieur oublie,
Oublie l’étoile,
Guirlande aux milles épices,
Et les mémoires sucrées d’avant de se faner...
Accablé par sa sombre destinée,
Délaissé par l’insouciante assurance confiante
De l’humanoïde lambda comblé par sa conformité,
Il ne connaîtra pas de chute, LUI!
Le souci, sport à part entière,
Demande beaucoup d’exercice.
Onanisme cérébral articulé, désarticulé,
Cloaque, choc, claqué... !
Unijambiste hypocondriaque,
Voilà la fessée!
C’est fait!
Monsieur s’ennuie,
Monsieur se fuit,
Monsieur oublie,
Oublie l’étoile,
Guirlande aux milles épices,
Et les mémoires sucrées d’avant de se faner...
Paroles: Aline Chevalier
Musique: Gilles Belouin
CINE QUA NON
Le soir est jaune,
La peur est bleue,
Cineccittà, sine qua non,
Le point est mou,
Le cadre est flou,
Y’ a plus de courant dans les ballasts,
«Tournez quand même!»
Dit le démiurge.
La lune est verte,
Le noir est blanc,
Le clap hoquette,
La scripte s’affole,
La perche fébrile,
La grue vacille,
Il manque des rails sous le travelling,
«Tournez quand même!»
Dit le dément.
La lumière pleure,
Le silence crie,
C’est la voix-off du making-off,
L’acteur chancelle,
Moteur coupé,
Y’a plus de pelloche dans le magasin,
«Tournez quand même!»
Dit le démon.
Paroles: Patrick Viret
Musique: Aline Chevalier
LA DOUBLURE
J’suis la dernière star du muet
Vu qu’on me donne jamais la parole.
Je ressemble à une grande vedette,
Mais je fréquente pas les génériques.
J’suis une doublure de cinéma.
Pour les doublures, les temps sont durs,
On ne signe jamais d’autographe.
On nous confond que sur l’écran,
car quand le film vient à passer
On est les seules à s’reconnaître.
Malgré des articles sur mon dos,
Un de mes genoux nominé
Et des fesses qui ont eu la Palme,
On peut pas dire que j’ai le beau rôle.
J’suis une doublure mal dans sa peau.
Et quand un acteur dont je rêve
Peut me serrer entre ses bras,
On le dispense de tournage
Et je me retrouve livrée
Aux étreintes d’une doublure.
J’suis la dernière star du muet
Vu qu’on me donne jamais la parole.
Je ressemble à une grande vedette,
Mais je fréquente pas les génériques.
J’suis une doublure de cinéma.
Paroles: Patrick Viret
Musique: Aline Chevalier
LES OSCARS
Je voudrais toutes qu’on les extermine,
Ces femmes, ces stars que j’abomine,
Que la peste les contamine,
Au moins les voir crier famine.
C’est un désir qui me mine,
Contre mes rivales je fulmine.
J’abuse des amphétamines,
Et sans relâche je rumine.
Le jour, la nuit, je m’examine.
Combien faut-il faire de mines,
Pour qu’enfin on se détermine,
Et qu’aux Oscars on me domine?
Paroles: Patrick Viret
Musique: Aline Chevalier
LES REVERS DE GRAND-MÈRE
Elle est partie de rien
Elle revient de loin
Est-ce que cela l’excuse?
Tous ces petits travers
A l’endroit, à l’envers
Elle les revendique, et... et... et... pique!
La couture, c’est son truc
Doublures, ourlets, revers,
T’es rhabillée pour...
T’es rhabillée pour... l’hiver!
«Ton manteau, l’est pas beau,
Ta coiffure, l’a pas d’allure!»
«C’est quand qu’c’est t’y qu’tu vas gagner normalement ta vie?
C’est quand qu’c’est t’y qu’tu vas nous trouver un mari?»
Pour mamy, t’as pas réussi!
Ton chèque de Noël, tu vas l’ chercher toi-même
Dans le dernier tiroir, de la dernière armoire, tout au bout du couloir.
Elle est ruinée, pauvre retraitée, ne peut pas tout payer.
L’amour, ça coûte cher
Quand on l’ donne à l’envers!
Epargne obligatoire
Pour un cœur vide à l’abattoir.
Ton compte en banque se remplit
Comme une source d’amour,
Comme une source d’amour tarie...
Elle est partie de rien
Elle revient de loin
Est-ce que cela l’excuse?
Tous ces petits travers
A l’endroit, à l’envers
Elle les revendique, et... pique!
La couture, c’est son truc
Doublures, ourlets, revers,
T’es rhabillée pour...
T’es rhabillée pour... l’hiver!
Elle parle haut, ça elle sait l’faire
D’un ton strident, mordant
Certaine de faire taire
Son joli cœur d’enfant.
Et pour ne pas flancher
Sous ton regard aimant,
Allume la télé
Quand pointe un sentiment.
Silences interdits,
Le coeur y parle trop...
Bonbons et sucreries,
Joujoux et roudoudous,
Ici sont interdits,
Ici règne l’ennui.
Elle est partie de rien
Elle revient de loin
Est-ce que cela l’excuse?
Tous ces petits travers
A l’endroit, à l’envers
Elle les revendique, et... pique!
La couture, c’est son truc
Doublures, ourlets, revers,
T’es rhabillée pour...
T’es rhabillée pour... l’hiver!
Paroles: Aline Chevalier
Musique: Gilles Belouin
ANCRE
Exit passion pure sang
Pour le sans de la compassion.
Outre l’amour de l’origine,
Loi de marrage amer,
Du phare la mère éclaire par alternance la route.
Tracée toute?
Efface tout.
Redémarrer chaque marée efface
Pour maintenir
Présent...
Ventre O, infinie rondeur,
Port de l’âme
Où commencer le voyage.
Cheval ferré, Léo montre le chemin où commence le voyage
Où commence le voyage...
Exit passion pure sang
Pour le sans de la compassion.
Roulements de tambour,
Filer dans l’air souffle...
Paroles et musique: Aline Chevalier